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TIAE

Ce à quoi vous deviez vous attendre

Le 29 septembre 2001, Le Monde du jeu se tenait comme à son habitude à la porte d'Auteuil de Paris. A l'occasion de cette manifestation, de vils MJ complotèrent en secrets pour organiser Le tournoi "étoiles" 2001. L'une des originalités était sa conception autour de deux équipes de joueurs. Chacune d'elle évoluait dans le même univers et elles interagissaient l'une avec l'autre par MJ interposés.

Voici donc le récit d'une compagnie sans nom et inspirée par Tiaé.

L'étoile Tiaé

Sa vertu : l'imagination – Il ne faut jamais sous-estimer l'intelligence d'une belette.

Son penchant : la colère – Le passage a été censuré car trop violent. (Astreyia n'aime pas quand la santé de sa belette est en jeu)

Son idéal : apprendre – On en apprend un peu plus sur les inquisiteurs. En fait, on n'a eu que confirmation de nos soupçons. Ce sont tous des c…..

Son interdit : l'abandon –  Nous n'avons jamais abandonné l'idée de nous en sortir vivant.

Son épreuve : le dilemme – "Soit vous acceptez ma proposition sois je vous tue. Des questions ?"

Sa destinée : le triomphe – Toute rumeur indiquant que le MJ a été soudoyé ou que les dés ont été pipés ne sont que pure calomnies.

Les inspirés

Octavien – le guide – est un riche marchand ayant économisé pour pouvoir s'offrir son premier petit commerce. Aujourd'hui son affaire étant prospère il arbore fièrement sa bague indiquant son statut au sein de sa caste.  Il a décidé de partir en quête de sa destinée, aidé de son cimeterre qu'il manie fort bien.

Astreyia – l'archiviste – est une voyageuse de 18 ans assez naïve. Son seul but est de découvrir le maximum de choses concernant le royaume de Kor, comme si ses jours étaient comptés.

Hector – la main du destin – est un artisan ayant été traumatisé dans son enfance. Il a été le témoin de la folie qui avait touché certains dragons de Brorne. Après la destruction de sa ville il a été confié à son oncle résidant à Onyr. Il a appris l'art de la forge et a peu à peu commencé à s'intéresser à la sorcellerie. De nombreux cauchemars peuplés de dragons de la pierre hantent ces nuits.

Braham est un combattant dont l'ascension au sein de sa caste est fortement compromise par une terrible maladie : l'hémophilie. Il s'est laissé séduire par les voies de la magie et s'est peu à peu tourné vers le fatalisme.

Regulus est un vieux mage dont l'arthrite empêche de lancer certains sorts. Il est toujours accompagné de son prodige (une bête de guerre) mais là, il s'est absenté. Alors du coup, il ne devra compter que sur ces compagnons inspirés ce qui ne le rassure pas du tout.

 

L'histoire

L'appel de Tiaé

Le feu crépitait. Braham montait la garde. Le ciel, particulièrement dégagé, lui permettait d'apprécier la beauté du firmament. Hormis les gémissements de Hector qui cauchemardait une fois de plus, la clairière demeurait silencieuse. Braham sentait ses paupières devenir de plus en plus lourde mais un cri le tira définitivement de sa somnolence.

Octavien venait de se réveiller en sueur. Le marchant haletait et avait du mal à s'expliquer. Tout se brouillait déjà dans son esprit. Il fit un effort de concentration pour se remémorer sa terrible vision. Une bataille faisait rage près d'une petite ville construite sur le bord d'un lac. Une armée venue de Kern combattait des troupes nésorienne. Les hommes hurlaient tandis que le sang se répandait sur l'herbe verte de ce début de printemps. Dans le ciel, deux dragons se faisait face.

Il jeta un regard dans le ciel. Une étoile brillait plus que les autres. Les inspirés savaient qu'ils devraient de nouveau faire face à leur destin. Cette vision qu'avait eu leur guide ne pouvait être qu'un aperçu de ce qui se passerait s'ils ne se rendaient pas dans cette petite ville. Astreyia se souvenait de sa localisation. A l'aube, la compagnie se mit en marche vers Lapeyronie.

Lapeyronie : une cité accueillante

Tout au long de leur marche, les inspirés apercevaient des troupes se diriger au nord tandis que des mouvements de population allaient dans la direction opposée.  Lapeyronie fut bientôt en vue alors qu'un après-midi venait à peine de commencer.

La ville était construite sur la rive d'un lac. Elle se trouvait sur une grande route marchande qui partait des Marches Alyzées et que se rendait à Yris. Une grande muraille protégeait la citée contre d'éventuels pillards et quelques gardes surveillaient l'entrée. En pénétrant dans les murs de Lapeyronie, les inspirés constatèrent que les rues étaient agitées et que la population semblait nerveuse. En effet, de nombreuses patrouilles circulaient et dévisageaient le moindre passant.

Des rumeurs parvinrent aux oreilles des aventuriers. L'une d'elle parlait d'une délégation qui avait été envoyée pour essayer de calmer l'ardeur de deux armées en marche.

Un petit garçon accosta Astreyia pour lui demander une pièce. Braham lui dit de déguerpir et de chercher un travail mais le vieux Regulus retint l'enfant prêt à pleurer. Il lui offrit un Drac de bronze en lui conseillant de ne pas prêter attention à ce grincheux de Braham. Les yeux de l'enfant s'illuminèrent. Il contempla la pièce comme s'il s'agissait d'un Drac d'or. Il se retourna et partit en trottinant. Malheureusement pour lui, une bande de gamins décida de lui faire la chasse. A peine avait-il fait quelques mètres qu'ils étaient déjà sur lui, prêts à le rouer de coups.

Braham réprimanda le mage :

-        Tu as vu ce que tu as fait ! Tu te rends compte ? Un Drac de bronze ! Tu viens de signer son arrêt de mort !

Le vieillard fit la sourde oreille et continua à fouler de son pas lent le pavé humide de la cité. Au détour d'une ruelle, un jeune homme habillé du mieux qu'il pouvait essayait d'attirer de la clientèle pour une auberge dénommée L'aurore. La compagnie le suivit. L'aubergiste le récompensa de deux dracs de fer et accorda toute son attention devant ces nouveaux clients. Malheureusement ils étaient cinq et il ne lui restait qu'une chambre avec deux lits. La compagnie ne souhaitant pas se disperser, elle refusa son offre. L'aubergiste, à contre cœur, leur donna l'adresse d'un de ses concurrents.

Le chat perché était établissement respectable situé dans un quartier plutôt calme. Haut de deux étages, cette auberge permettait d'avoir une vue imprenable sur le lac et sur les montagnes qui se dressaient loin à l'horizon. Le gérant, un petit bonhomme rondouillard, était aimable et prêt à tout pour satisfaire sa clientèle. Il était enchanté que toutes ses chambres soient occupées malgré les tensions qui régnaient dans la région

Durant un repas bien mérité, la compagnie en apprit un peu plus sur Lapeyronie. Depuis peu, une bête semblait sévir dans les rues une fois la nuit tombée. Peu de corps avaient été retrouvés mais l'existence de cette bête avait été suffisante pour qu'un couvre-feu soit décrété par le temple de Brorne.

Durant l'après-midi radieux de ce début de printemps, chacun des inspirés arpenta la ville pour glaner quelques informations supplémentaires. Ils n'apprirent pas grand chose de plus. Une fois la nuit tombée, Braham, Astreyia et Regulus décidèrent de visiter le parc. Ils espéraient tomber sur la bête noire et ainsi voir de quoi elle avait l'air, simple curiosité. Octavien qui avait arpenté le quartier marchand dans ses moindres recoins retournait à l'auberge une fois le couvre-feu largement dépassé. Hector, lui, s'y trouvait déjà et il attendait avec impatience son bain chaud.

Rencontre de troisième tendance

Le couvre-feu avait sonné depuis deux bonnes heures lorsque Braham sortit Regulus de sa sieste et Astreyia de sa rêverie. Ils se dirigèrent d'un pas lent vers leur auberge un peu déçus de ne pas avoir trouvé la bête. Un cri attira l'attention d'Astreyia. Elle pressa ses compagnons. Au détour d'une ruelle, Octavien les rejoignit. Après quelques minutes de marche forcée, le groupe vit une femme en armure en train de protéger un homme d'une demi douzaine de brigands.

Elle était grande et déterminée. La peur ne se lisait pas sur son visage aux pommettes hautes et au regard aussi acéré que l'épée qu'elle tenait fermement dans sa main droite. A sa ceinture, une masse d'arme et un fléau se balançaient au rythme de ses attaques et de ses parades.

L'homme qui se tenait derrière elle portait une longue robe en soie et quelques fourrures. Les nombreux bijoux qu'il portait témoignaient de sa fortune. Malgré sa position de défense, à moitié recroquevillé sur lui-même, il apparaissait comme un homme de grande taille.

Les six assaillants étaient tous vêtus de capes sombres et maniaient l'épée courte.

-        Que se passe-t-il ici ? cria Braham faisant mine de ne pas savoir ce qui se passait.

-        Ce ne sont pas vos affaires ! partez ou vous en subirez les conséquences ! lui répondit un homme cagoulé.

Trois des voleurs commencèrent à se diriger vers le combattant. Regulus fut très vif, ce qui surpris tous ses compagnons. Il avait tiré d'une de ses poches une poignée de graines  et les avaient lancé dans la direction des malfrats. Astreyia décocha une flèche tandis que Braham cria si fort en montrant son torse poilu que l'un des hommes se mit à courir le plus vite possible dans la direction opposée. Octavien brandit son cimeterre et chargea contre la seule personne lui faisant obstacle. La femme venait d'abattre un de ses agresseurs et les deux autres étaient peu rassurés. Les graines commencèrent à germer, de fines racines tentaient de percer le pavé de la ruelle, sans succès. Regulus se frappa le front en grommelant :

-    C'est vrai que ça marche mieux en forêt !

Astreyia décocha une seconde flèche tandis que Braham alla secourir la femme submergée. Le bruit que son armure de demi plaque faisait à chacune de ses foulées résonnait dans la ruelle. Les assaillants décidèrent courageusement de prendre leurs jambes à leur cou. Braham essaya de les rattraper mais ils étaient rapides et connaissaient très bien le terrain. Il revint dépité auprès de ses compagnons, crachant ses poumons.

-        Merci ! Merci du fond du cœur de m'avoir défendu face à ces assassins… je me nomme Médiazor. Je ne sais pas comment vous remercier… euh… J'ai une idée. Pourriez-vous venir demain à L'auberge du Zénith ?

Le groupe accepta. Il se faisait tard, le marchand avait peur de se retrouver face à la bête, il partit donc prestement à son domicile, ce que firent également les aventuriers.

De retour à l'auberge Le chat perché, Braham, Regulus montèrent se coucher dans leur chambre commune. Octavien rejoignit Hector qui dormait déjà, cauchemardant une fois de plus sur une mauvaise expérience de son passé. Astreyia commanda de l'eau chaude pour le bain qu'elle prendrait quand elle se réveillerait et alla retrouver Braham et Regulus.

Une délégation en danger

Le coq se mit à chanter. Le soleil se levait calmement au dessus de la cité. L'odeur de copieux petits-déjeuners  parfumait les couloirs du Chat Perché, réveillant ainsi Braham et Astreyia. Astreyia se prépara pour aller prendre son bain chaud. Régulus mit un peu plus de temps à quitter le monde de Nenya. Braham et lui s'attablèrent. Octavien les rejoignit quelques minutes plus tard.

Alors que  ses compagnons dévoraient leur ragoût, Hector avait préféré flâner un petit peu dans son lit. C'est du moins la version qu'il avait donné à Octavien. En fait, à peine celui-ci avait eu le dos tourné qu'il avait commencé à ensorceler son épée. Le rituel se déroulait bien, l'épée absorbait peu à peu l'énergie magique. Tout bascula au moment ou une mouche importune vint troubler la concentration de l'artisan. Il la chassa à grand geste ce qui eu pour conséquence de rompre la cérémonie de manière assez brutale. L'épée cessa d'absorber la magie, elle la rejetait même, émettant une lumière jaune orangé assez vive. Hector ne réalisa son erreur qu'au moment où il se senti comme vidé de son essence magique. Epuisé, il savait que son enchantement n'avait pas réussi. Déçu il ne réessaierait que le lendemain.

Astreyia prenait son temps. Elle n'avait pas souvent l'occasion de se baigner dans de l'eau chaude. Elle s'aventura dans le domaine éthéré, laissant son esprit vagabonder dans les cieux, sur le dos de son dragon. Ses grandes ailes, typiques des fils de Szyl, l’emmenaient dans des contrées éloignées. D'abord ils avaient survolés le royaume d'Ankar, avec sa chaleur infernal. Bientôt se furent les grands arbres de la forêt mère qui se dressaient sous eux. Les feuilles virevoltaient à chaque mouvement d'ailes du dragon. Puis vinrent les steppes du Sud. Une région qu'elle n'avait jamais vue. Le froid devenait de plus en plus intense. Soudain, son dragon piqua en direction de la mer. Au bout de quelques secondes passées sous l'eau, Astreyia manqua d'air.

Elle se réveilla. Dormant trop profondément dans ce bain relaxant, elle avait fini par piquer du nez dans l'eau, manquant de se noyer. L'eau était devenue froide. Astreyia se demanda l'heure qu'il était. Elle se dépêcha de faire sa toilette et rejoignit ses compagnons qui venaient à peine de finir leur repas. Hector arriva quelques minutes plus tard, l'air bougon.

Une fois tout le monde prêt à partir, les inspirés allèrent à L'auberge du Zénith. L'établissement s'avérait être une auberge pour riche, avec de nombreux divertissements, un service irréprochable et aussi une clientèle des plus snob. Octavien demanda à l'hôtelier si Médiazor était présent. L'homme s'empressa alors de le conduire ainsi que ses amis à une table un peu en retrait par rapport aux autres. Elle se trouvait près de grandes fenêtres offrant une magnifique vue sur le lac.

-        Monsieur Médiazor n'est pas encore arrivé mais il a réservé cette table.  C'est la meilleure de tout l'établissement. Si vous avez besoins de quoi que ce soit, je me ferai un plaisir de vous satisfaire.

L'hôtelier se courba et retourna à l'entrée.

Médiazor arriva peu avant midi. Il était accompagné de la même jeune femme qui l'avait défendu durant la nuit. Médiazor avançait d'un pas rapide et fluide. Il avait revêtu de beaux atours et il avait insisté pour qu'Evy, son garde du corps, en fasse de même, son armure était donc rutilante. Il apparut rapidement aux yeux de la compagnie qu'elle vouait une véritable admiration pour son employeur et qu'elle donnerait volontiers sa vie pour lui.

Au fur et à mesure du repas, de nombreux sujets de discussion furent abordés, dont celui sur les affrontements qui avaient lieu entre l'empire de Nésora et l'Inquisition. Médiazor ne cacha pas à ses invités que la guerre était pour lui une bonne chose. Il ne supportait plus les dragons et leur arrogance démesurée. Ses propos ne manquèrent pas de choquer profondément Regulus et Astreyia. Octavien et Hector étaient du même avis que leur hôte sur certains points, mais ils ne voyaient pas les dragons comme des ennemis. Pour eux, on pouvait vivre en harmonie avec eux. Médiazor restait hermétique, pour lui les dragons devaient disparaître, à commencer par Brorne, qui avec son Inquisition indiquait clairement son avis sur la progression de l'humanité. De plus, la venue d'Egolan Syn, un Inquisiteur réputé pour son fanatisme ne faisait rien pour mettre Médiazor de bonne humeur.

Il parla aussi de la disparition d'un artefact : le voile de Solyr. Ce sépulcre aurait été à l'origine de l'unification des Marches Alyzées. Le fait que les inquisiteurs l'aient volé, ne faisait aucun doute pour Médiazor qui avait dans l'idée que Brorne s'en servirait à des fins personnelles.

Braham parlait peu, il sentait que si la compagnie n'adhérait pas au point de vue du marchand, elle risquait sa vie. Alors que ses compagnons commençaient à discuter entre eux, il donna à Médiazor quelques paroles lui indiquant qu'il pouvait lui faire confiance. Le marchand ne tarda pas à lui faire des messes basses.

Il lui proposa tout d'abord de frapper l'Inquisition dans son estime en dégradant une statue représentant un dragon de la pierre et peut-être même de tuer l'un des Inquisiteurs. Braham savait ce qu'il attendait de lui, aussi essaya-t-il de se montrer plus perfide que son interlocuteur.

-        Et pourquoi dégrader la statue en faisant croire que le responsable serait cet inquisiteur que nous aurions tué. Je pense que cela toucherait beaucoup plus l'Inquisition. Des traîtres se seraient glissés parmi eux ! La fabuleuse organisation de Brorne serait ainsi mise en doute il s'occuperaient alors davantage à essayer de les démasquer plutôt que de guerroyer contre les humanistes de Nésora. Ceux-ci auraient donc le champ libre pour d'autres actions.

Le marchand avait les yeux luisants. Il semblait tout excité à ce que cet acte pourrait entraîné. Evy lui murmura quelque chose à l'oreille. Le marchand prit un ton plus grave.

-        Malheureusement, nous n'avons que peu de temps. Il nous faut frapper un grand coup ! Il nous faut tuer Tolkran, le délégué de Brorne. Il vient soi-disant négocier une paix entre les légions de ce même dragons et les humanistes mais nous connaissons tous les deux ses motivations.

-        Je dois en parler avec mes camarades…

Médiazor se leva de table, bientôt suivi d'Evy. Il s'éloigna pour discuter avec le maître d'hôtel. Braham expliqua alors à ces compagnons le travail que lui avait confié le marchand. Tous étaient d'accord sur un point, ce meurtre déclencherait une guerre qui pourrait embraser de nombreuses régions. Octavien se montra ferme, il ne voulait aucun meurtre. Regulus et Astreyia ne voulaient pas travailler pour un homme qui détestait à ce point les dragons. Hector était plus modéré. Braham, enfin, leur exprima son point de vue. Ils devaient accepter ce travail. Ainsi ils pourraient s'assurer que Tolkran arrive bien en vie à sa réunion dont dépendait certainement la paix entre deux royaumes. De toute façon, s'ils refusaient, Médiazor engagerait sûrement quelqu'un d'autre et il n'oublierait certainement pas d'éliminer tous les témoins de son entreprise.

D'un commun accord, Braham se dirigea vers Médiazor.

-        Nous acceptons.

Le marchand, Evy et le mage combattant rejoignirent leurs convives. Médiazor expliqua aux inspirés son plan. Une barque les attendrait à un certain endroit de la ville. Un pêcheur qui lui est totalement dévoué les emmènerait aux abords de l'auberge "L'aurore". C'est dans cet établissement que se trouve Tolkran. Ils n'auraient plus qu'à le trouver, à l'exécuter et à laisser quelques indices impliquant la guilde des voleurs. Il leur fournirait leur équipement.

    Paranoïa

Après avoir scellé leur marché à renfort de vin des Marches Alyzées, Médiazor repartit dans la foule des rues tandis que les inspirés décidèrent d'enquêter sur leur employeur et sur leur future victime. Malheureusement, leurs recherches s'avérèrent infructueuses. Ils attendirent donc le beau milieu de la nuit pour rejoindre leur contact qui attendait tranquillement dans sa barque.

Celui-ci leur fit signe de monter dans sa gondole. Le pêcheur faisait avancer son embarcation en appuyant un grand bâton sur les murs du canal. Il avait préféré utiliser ce moyen plutôt que d’employer le système de poussée magique, beaucoup plus bruyant. Il laissa dériver la barque au moment de passer devant le temple de Brorne. Il s’arrêta à une vingtaine de mètres de L'Aurore. Il remit à Braham une dague et un morceau de cape noire, indices qu'il devrait laisser en vue de faire accuser la guilde des voleurs.

L'auberge se trouvait près d'un parc. En face d'elle se trouvaient deux maisons basses. Braham aida Astreyia à monter sur le toit de l'une d'elle. Elle indiqua alors à ses camarades que deux hommes en armure étaient devant la porte d'entrée. A travers la fenêtre, elle pouvait distinguer trois silhouettes qui semblaient ranger différentes choses.

Il fallait d'abord s'occuper des deux gardes en les endormant. Malgré la rapidité avec laquelle Astreyia réussissait à décocher ses flèches, elle n'arriverait certainement pas à toucher l'un des gardes sans que l'autre s'en aperçoive. Regulus sourit.

-        Je peux en endormir un mais l'incantation dure environ dix secondes et il faut que je sois à portée de voix…

Braham et Regulus confièrent à Octavien leurs armes et leurs capes. Astreyia se tenait prête sur son toit à tirer. Le vieux mage et le combattant se glissèrent jusqu'à l'angle de la seconde maison qui se trouvait en face de leur objectif. Ils se mirent à tituber et à parler à tue-tête. Leur discours était incohérent. Les gardes ne se méfièrent pas de deux individus saouls. Braham couvrait de sa voix l'incantation de son ami. Astreyia visait une partie non mortelle, elle prenait son temps.

-        Mais… tu vois bien que c'est pas Le Chat Perché ici… Y'a marqué l'obole… euh… non… euh… messieurs ? On est où là ? et puis arrêtez de danser vous me donner le mal de mer…

-        Vous êtes complètement saouls ! Allez cuver votre vin ailleurs !

Regulus s'agrippa à l'un des gardes, l'entraînant dans sa chute. Son sort venait de fonctionner. L'homme s'écrasa lourdement sur le pauvre vieillard sans bruit. L'autre garde reçu une flèche dans l'épaule, mais elle avait légèrement été déviée par l'armure, le poison n'avait donc pas eu l'efficacité voulue. Braham abattit son poing sur la mâchoire de l'homme qui essayait de comprendre ce qui se passait. Braham retint sa chute. Les deux gardes étaient neutralisés. Les inspirés les bâillonnèrent et les ligotèrent dans une écurie adjacente au bâtiment. Braham cassa la poignée de l'écurie pour que la compagnie ne soit pas dérangée par ces deux malheureux.

La porte de l'auberge était verrouillée. Heureusement, Astreyia avait un certain talent pour crocheter les serrures. En quelques secondes celle-ci céda. Hector jeta un rapide coup d'œil par la fenêtre pour s'assurer que la voie était libre. Il ne restait plus qu'une grosse dame qui tenait une boîte. Elle monta à l'étage.

Les inspirés entrèrent sans faire le moindre bruit. Il y avait un renfoncement sur leur gauche ainsi qu'un rideau qui donnait accès à un couloir où deux gardes étaient en faction devant l'unique porte. L'un d'eux dormait mais l'autre était fidèle à son poste. Braham ressortit de l'auberge pour regarder par une fenêtre ce qui se trouvait dans cette chambre. Malheureusement, il faisait sombre et il ne distingua qu'une silhouette allongée sur un lit. Il retourna auprès de ses amis et les informa de ce qu'il avait vu.

Astreyia envoya sa belette fouiller l'étage mais celle-ci ne comprit pas un mot. Elle commença à déambuler dans la pièce. Astreyia décida alors de monter elle-même les escaliers. Elle trébucha lourdement une fois la moitié des marches gravies. Elle perdit conscience. Braham la prit dans ses bras et ils se cachèrent dans le placard qui se trouvait sous l'escalier. Regulus se mit dans le renfoncement tandis qu'Hector et Octavien préférèrent se dissimuler derrière des meubles.

La gérante descendit les marches de son pas pesant. Le garde arriva en courant.

-        Z'êtes tombée dans l'escalier m'dame Germaine ?

La belette renversa un vase. Germaine poussa un cri aigu et remonta l'escalier au pas de course. Le garde poursuivit la belette jusque dans le renfoncement où se tenait un Regulus prêt à endormir n'importe qui. Le garde sombra dans les ailes de Nenya. Le temps pressait et il restait encore un obstacle, un homme endormi surveillant une porte close. Astreyia le piqua avec une de ses flèches imbibées de somnifère. Il rejoignit son compagnon sans se rendre compte de quoi que ce soit.

La porte de la chambre s'ouvrit sans faire le moindre bruit. Braham s'approcha de la silhouette étendue dans son lit.

-        Réveillez-vous ! Nous venons vous aider à échapper à de terribles assassins !

La silhouette remua puis consciente du monde qu'il y avait dans sa chambre empoigna son épée et demanda des explications. Il haussait la voix et faisait des moulinets. Il manqua, d'ailleurs, de se trancher une jambe ! Soudain, son arme se mit à vibrer. Elle se dégagea de la poigne de son propriétaire à moitié nu et posa son pommeau dans le creux de la main droite d'Hector.

-        Garde ! Garde ! A l'aide.

Tolkran saisit son bouclier. Bientôt des bruits de pas se firent entendre à l'étage. Braham arracha les boutons du haut de sa chemise et cria. Tolkran qui n'était déjà pas rassurés devint mort de peur. Il restait prostré derrière son bouclier. Regulus l'endormit.

    Courage ! Fuyons !

Octavien aida Braham à enrouler Tolkran dans un drap tandis qu'Astreyia ouvrait la fenêtre. Le duo passa le corps de Tolkran à travers celle-ci et le suivit. A son tour, Regulus réussit à s'extirper de la chambre. Ses rhumatismes le firent souffrir mais le nombre de protecteurs qu'il avait aperçut dans le couloir lui permit de vaincre la douleur.

Astreyia se croyait prise au piège mais Hector sentait une énergie céleste le guider. Il se concentra de toutes ses forces. Un anneau de lumière bleutée se forma autour de lui. Alors que les gardes s'apprêtaient à franchir le seuil de la porte, l'anneau se changea en arc de cercle et se dirigea vers eux. Le montant de la porte se coupa net et les hommes furent projetés en arrière.

De la poussière commençait à tomber du plafond, cette partie de l'auberge n'allait pas tarder à s'effondrer. Atreyia se précipita à l'extérieur et Hector ne tarda pas à la rejoindre.

Dehors, des protecteurs affluaient de toute part. La seule issue possible était d'emprunter le canal où étaient attachées deux gondoles à poussée magique. Braham et Octavien avaient déjà installé Tolkran dans l'une des embarcations. Titubant et pestant contre sa jambe folle, Regulus s'écroula au pied de Braham. Ils se retournèrent tous les trois lorsqu'ils entendirent le bruit terrifiant d'un bâtiment qui commençait à s'écrouler. Astreyia prit place à la barre tandis qu'Hector s'occupait de faire démarrer le canot.

    Duel magico-nautique

Dans le ciel Tiaé brillait de milles feux ! A côté d'elle s'en trouvait une autre dont l'intensité était égale. Chacune semblait lutter pour prendre l'avantage sur l'autre. Beaucoup trop occupés à échapper à leurs poursuivants, les inspirés n'avaient pas encore totalement pris conscience que leur étoile devenait de plus en plus puissante.

A peine l'embarcation avait-elle parcouru quelques mètres que cinq autres personnes étaient sur leur trace avec le second bateau. Devant les gesticulations de l'un d'eux, Regulus s'écria :

-        Aaaaaargh de la magie. Ne vous inquiétez pas je m'en occupe.

Il fit quelques signes.

-    Euh… ça n'a pas l'air d'avoir fonctionné… avoua-t-il d'un ton gênée.

-        Pensez tous à un champ de force ! ordonna Octavien

Une boule de feu partit du bateau des poursuivants et fut absorbée par une demi-sphère de lumière verte. Un remous perturba Hector, ce qui rompit la protection céleste. Regulus baragouina quelques mots en faisant un large arc de cercle avec son bras droit. Quelques traits lumineux se dirigèrent droit dans la coque du second canot.

-    Mince, je n'ai pas eu suffisamment de force pour percer la coque avec mes clous !

Braham se mit à hurler :

-        A l'aide, ils veulent tuer Tolkran ! A l'aiiiiiiiiide !

Le duel magique continuait. Astreyia fut touchée par une dizaine de pierres aiguisées, ce qui lui fit perdre pendant quelques secondes le contrôle du bateau. Regulus était épuisé, il ne pouvait plus riposter. Chez les poursuivants, un second magicien lança un sort qui endommagea le moyen de propulsion de l'embarcation qui était devant lui.

Un virage à quatre-vingt-dix degrés s'annonçait au loin. Hector poussa le moteur au maximum de sa capacité pour arriver le plus vite possible. Le second bateau était loin derrière mais le dernier sortilège que l'un de ses occupants venait de lancer lui permettait de rattraper son retard.

A la sortie du virage, les barreurs aperçurent des obstacles sur les rives du canal. Les deux embarcations étant de front, elles ne passeraient pas ! Hector sortit son cimeterre tandis que calmement les deux barreurs décidèrent de cesser cette course poursuite qui leur paraissait stupide. Tolkran commença à se réveiller, un peu aidé par les gifles de Regulus.

     Là où tout s'explique

Hector asséna un rude coup à l'un des mages. Celui-ci hurla. Ces compagnons l'aidèrent à le transporter sur la terre ferme tandis que Braham rappela à son guide qu'il ne devait pas y avoir de morts. Une fois rétabli par les incroyables pouvoirs du prodige, les deux groupes d'inspirés décidèrent de mettre les choses au point.

Dans le ciel, Tiaé et son opposante partageaient la même lueur. Il était difficile de les distinguer.

-    Pourquoi voulez tuer ce pauvre Tolkran ? Et puis qui êtes-vous ? demanda Braham

-        Nous ne voulons en aucun cas tuer qui que soit, c'est juste qu'en vous voyant vous échapper d'une maison en feu avec une personne entièrement enveloppée dans un drap, nous avions pensé que vous aviez accompli quelques méfaits qui méritaient d'être punis !

Pendant ce temps, le mage enleva, une à une, les projectiles qu'il avait envoyés dans le dos d'Astreyia en s'excusant. Des miliciens avec un protecteur de haut rang arrivèrent sur les lieux.

-        Que se passe-t-il ici ?

Tolkran se mit à bredouiller en désignant Braham :

-        C'est un fataliste ! Il a essayé de me tuer. Vous devez l'enfermer sur le champ !

-        A qui ai-je l'honneur ?

-        Je suis ambassadeur au sein de la caste des protecteurs et j'ai été envoyé pour résoudre un éventuel conflit avec l'empire de Nésora ! Je vous dis que c'est homme est fou et qu'il a essayé de me tuer !

-        Il est complètement choqué capitaine… Moi et mes amis avons eu vent qu'un homme avait mis sa tête à prix, c'est alors que nous avons décidé de le prévenir mais il a paniqué. Nous l'avons donc emmené de force afin de le sauver de l'éboulement de son auberge. Un chasseur de prime aura sans doute voulu le tuer. Une chance que nous fûmes là ! Lorsque nous sommes partis nous avons été poursuivit par cette bande d'assassins sans doute engagés par Médiazor afin de le supprimer !

-        Il ment, je l'ai vu c'est un fataliste ! cria Tolkran

-        Ce n'est pas ça du tout capitaine ! Nous ne sommes pas du tout des assassins ! Nous les avons vus quitter une maison qui s'est effondrée avec ce type enroulé dans un drap…

-        Bien, nous verrons cela ! coupa le capitaine, suivez-moi monsieur. J'ai quelques questions à vous poser. Quant à vous, vous avez intérêts à venir demain pour me dire tout ce que vous savez sur ce Médiazor !

Le regard que le protecteur lança à Braham était aussi dur et acéré que la lame de son épée. Braham accepta toutefois l'invitation le sourire aux lèvres. Une fois les miliciens partis avec Tolkran, les deux groupes d'inspirés finirent de faire connaissance autour de bonnes bières bien fortes. Puis, chacun retourna dans son auberge pour finir la nuit.

    Le voile de Solyr

Le lendemain, la compagnie de Tiaé se leva tard dans la matinée. Dans les rues de Lapeyronie, la présence de protecteurs avait été renforcée. Il régnait un climat lourd de suspicions. Chaque milicien dévisageait toutes les personnes qu'il ne connaissait pas. Certains étaient fouillés, de même que leur demeure.

Médiazor leur apparut. Il était devenu menaçant. Le ciel était rouge et de nombreuses volutes de fumées ondoyaient autour de lui.

-        Nous devons êtres dans une Eerie, pensa Regulus.

-        Pourquoi ne pas avoir tué ce Tolkran comme je te l'avais demandé Braham ? gronda la voix caverneuse du marchand.

Son corps se métamorphosait. Il gagnait en grandeur et en noirceur. Deux ailes membraneuses entourèrent les inspirés. Tout le monde exprima sa surprise.

-        Ainsi donc tu sers le maître de l'ombre ! Je le savais ! Mais Kalimsshar ne serait pas très content de toi ! vouloir détruire le royaume de Nésora n'est certainement pas dans ses intentions ! Honte à toi ! Méchant dragon ! lança Braham.

-        Espèce de… vous allez tous mourir ! et je me délecterai de votre chair agonisante !

La fumée devint plus opaque et entoura les inspirés. Lorsqu'elle disparut, ils se trouvaient sur une barricade. La ville était en flamme, à côté d'eux se tenaient leurs amis de la veille et en face, une centaine de protecteurs dirigés par Egolan Syn. Il portait à son cou une écharpe blanche.

Dans le ciel Tiaé et l'étoile de l'autre groupe d'inspiré rayonnèrent à l'unisson. Tout le monde sentit le courage affluer dans son cœur.

-        Le voile de Solyr ! laissa échapper le prodige

Se préparant au combat, les deux compagnies allaient pouvoir agir ensemble. Un combattant se couvrit d'une peau de fer tandis que son ami mage préparait un sortilège un peu plus lent.

Un cercle noir auréolé d'indigo commença à se former devant les protecteurs. Ceux-ci continuaient  de charger, arme au poing. Le portail eut alors une dimension imposante. De nombreux protecteurs y entrèrent. Egolan avait réussi à l'éviter, de même qu'une vingtaine de ses hommes. Ils continuaient à avancer inlassablement.

-        Où les as-tu envoyés ? demanda le prodige.

-        Je ne sais pas… ils peuvent être n'importe où !

Un hurlement interminable provenait du ciel. Un cercle noir d'une taille humaine jeta un homme vers le sol. Celui-ci s'écrasa quelques dizaines de secondes plus tard dans le lac. D'autres cris parvinrent aux inspirés. Tous les protecteurs qui avaient pénétré le passage éthéré ouvert par le mage semblaient devoir mourir dans d'atroces souffrances.

Pendant ce temps, Octavien, qui avait senti que Tiaé avait évoluée, décida d'utiliser la puissance de celle-ci. Il convia se camarades à se regrouper et ils entrèrent en communion. De nombreux points lumineux bleutés apparurent et se concentrèrent autour des Inspirés. Bientôt un cercle se forma. La lumière était vive et le contraste avec la couleur du ciel était profond. Puis le cercle se transforma en une boule de taille imposante. De nouvelles particules ne cessaient de venir la grossir. Comme un seul homme, la compagnie libéra toute l'énergie accumulée et la dirigea vers Egolan et le restant de ses troupes.

La puissance de Tiaé parcouru les deux cents mètres aussi vite qu'un jeune dragon des vents. Elle rata de peu Egolan mais ses soldats n'eurent pas la même chance. Beaucoup furent projetés en arrière et finirent la nuque brisée. Egolan s'arrêta et lança un juron lorsqu'il regarda derrière lui.

Le combattant à la peau métallique n'était plus qu'à quelques dizaines de mètres lorsqu'il fut frappé par de nombreuses pierres aiguisées. Il se jeta au sol pour se protéger. Ses amis en firent autant lorsque les pierres les atteignirent. Egolan était puissant et son sortilège fit de nombreux ravages. Leurs muscles endoloris, tous les inspirés se relevèrent. Le combattant reprit sa course. Egolan l'attendait de pied ferme.

Trop occupé par son adversaire, l'inquisiteur ne pu éviter le sort dévastateur dont il était la cible. Une boule de feu apparut à quelques centimètres de son abdomen. Il grandit à une vitesse incroyable jusqu'à atteindre un mètre cinquante de diamètre. Le souffle provoqué éjecta le combattant et l'inquisiteur. Egolan avait sombré dans l'inconscience tandis que son adversaire, protégé par sa peau métallique, n'avait que des brûlures superficielles. Néanmoins, le choc l'avait sonné.

    L'alliance rompue

 

-        Il nous faut le voile de Solyr ! s'écria le prodige.

-        Nous allons nous téléporter pour y être avant eux ! ordonnèrent les deux guides

Tout le monde se concentra tandis que Braham rangea son épée.

-        A quoi bon se précipiter ? Si c'est bien l'artefact légendaire, il y a peu de chance que quiconque puisse le conserver bien longtemps, pensa-t-il alors qu'il se dirigeait, à pied vers le corps d'Egolan

Chacune des deux compagnies arriva en même temps sur les lieux. Le combattant reprit ses esprits et une apparence plus ordinaire. Octavien et son homologue se jetèrent sur l'écharpe d'Egolan. Regulus s'approcha et essaya de découvrir si le tissu avait un quelconque pouvoir. Après un long moment d'hésitation, il finit par conclure qu'il était trop fatigué pour expertiser quoique ce soit. Un autre mage essaya d'identifier l'objet. Il remarqua quelque chose d'étrange. Il était intact malgré le sort de conflagration écarlate qu'il avait lancé quelques minutes auparavant. De la magie était forcément à l'œuvre. Il utilisa toute sa maîtrise et son savoir pour finalement avouer d'une voix émue :

-        C'est bien le voile de Solyr.

-        Qu'en faisons-nous alors ?

-        Nous n'avons qu'à le détruire, lança Braham. Il est beaucoup trop dangereux entre de mauvaises mains !

Il abattit son épée sur le mince tissu. Celle-ci se brisa, lui entaillant le bras. Astreyia le soigna en lui faisant bien remarquer la stupidité de son action.

-        Voilà une preuve supplémentaire ! Je pense qu'il faudrait qu'on la rapporte à ce temple de prodiges…

Le débat commença. Braham bouda dons son coin tandis que Regulus, vexé de ne pas avoir détecté une aura magique aussi importante se mit à faire les cents pas en bougonnant. Finalement, le voile serait restitué à la caste des prodiges, qui sauraient sans doute beaucoup mieux quoi en faire.

Le soleil était à son Zénith et de nombreux ventres gargouillèrent. Les deux compagnies se mettraient en marche mais après avoir mangé un copieux repas !

 

    Remerciements :

Remerciement à tous ceux qui ont participés à la création du tournoi et aux créateurs de Prophecy. Un grand merci aussi à tous les joueurs qui ont joué avec moi.

Je voudrais aussi m'excuser auprès du MJ qui a dû me supporter et aux autres joueurs qui ont partagé la même table que moi. En effet, j'ai involontairement pris la tête du groupe (j'ai une voix qui porte et en plus j'étais à côté du MJ) et si j'ai freiné les initiatives de certains je leur prie de bien vouloir me pardonner. Je pense notamment à Hector et Octavien que je ne connaissais pas avant le tournoi.